Le cerf-volant

Soulevé par le vent
Jusqu’aux plus haut des cieux,
Un cerf-volant plein de superbe
Vit, qui dansait au ras de l’herbe,
Un petit papillon, tout vif et tout joyeux.

Holà ! minable animalcule,
Cria du zénith l’orgueilleux,
Ne crains-tu pas le ridicule ?
Pour te voir, il faut de bons yeux
Tu rampes comme un ver…
Moi je grimpe, je grimpe
Jusqu’à l’Olympe,
Séjour des dieux.

C’est vrai, dit l’autre avec souplesse,
Mais moi, libre, à mon gré,
Je peux voler partout,
Tandis que toi, pauvre toutou,
Un enfant te promène en laisse.

Jean-Luc Moreau